Caballero.

Auteur : Lenia Major
Editeur : Editions Samir
Parution : Juin 2016
Pages : 464


RESUME :

 

  

 Pour sceller notre collaboration officielle, Rianna et moi avons accepté une première affaire : déterminer si le mari d’une cliente a mis fin à ses jours ou si son décès est accidentel. À première vue, un jeu d’enfant ! Le hic, c’est que lorsque la victime ne se souvient plus de ses derniers instants, cela ne peut signifier qu’une chose : le prétendu suicide est en fait… un meurtre. Car croyez-moi, la mort n’est pas quelque chose qu’on oublie. 

Genaro Reyes a treize ans, il est en 3e. Il était l'intello ; il a rejoint les cancres, jusqu'à terminer ivre mort à l'hôpital. Ses parents décident qu'il mérite trois semaines de vacances en Espagne chez un cousin, Pepito Perrito. Pepito Petit Chien… il aurait dû se méfier !

Genaro n'est pas prêt à côtoyer le pire et le meilleur, à lutter contre la barbarie et l'injustice. Il ne connaît pas encore Pirata, Tuxedo, Tonka… Mais surtout, Genaro n'imagine pas que sa vie sera bouleversée à jamais par Pepito, ses amis et la fabuleuse Lucy.           


CHRONIQUE :

(28 Juillet 2018)

 

Je suis tombée sur Caballero au salon du livre de Montreuil. Son auteur, Lenia Major, outre le fait qu’elle soit particulièrement adorable, porte un amour inconditionnel aux animaux et sait le retransmettre avec passion dans ses écrits.

Lorsque je suis tombée sur Caballero, j’ai su que ce roman était fait pour moi. Il parle en effet des galgos et galgas, ces lévriers espagnols élevés pour la chasse ou la course, et torturés sans vergogne par les galguéros, leurs propriétaires. Alors, je ne vais pas vous le cacher, le sujet est horrible, je vais y revenir par la suite, mais malheureusement il est aussi réel.

Mais de quoi va donc finalement nous parler cette histoire ? Nous rencontrons Genaro, un jeune ado de treize ans, ancien premier de classe harcelé devenu cancre pour avoir la paix. Afin de lui laisser une dernière chance, sa mère décide de l’envoyer en Espagne chez son cousin, propriétaire d’un refuge pour galgos.

Le jeune adolescent ne sait pas ce qui l’attend. Pensant passer des vacances tranquilles (il ne croyait pas sa chance !), il va tomber des nues quand il comprendra qu’il va devoir nourrir et ramasser les crottes de 150 clébards... Et aussi faire face à l’horreur humaine dans toute sa splendeur. Et peut-être comprendre aussi que finalement cette sale carapace de cancre n’est peut-être pas obligatoire, notamment grâce à la belle Lucy, bénévole passionnée du refuge. Et si les chiens étaient plus attachants que ce qu’il voulait bien admettre en premier lieu ?

Et au fur et à mesure que Genaro va reconnaître que non, il ne se fiche pas de ces chiens, le jeune homme va se reconstruire et apprendre de vraies valeurs...

Alors j’aimerais vous dire que ce roman fut un coup de coeur car c’est le cas, mais il reste difficile de parler de coup de coeur lorsque vous avez affaire à de telles horreurs...

Encore une fois, Lenia Major arrive à nous donner les ingrédients que j’aime tant dans ses romans : une connaissance et une passion des animaux ainsi que des personnages d’une profondeur et d’une crédibilité remarquables.

Ce roman est un véritable ascenseur émotionnel et j’ai énormément pleuré. Pourtant ce n’est pas mon style, mais les animaux savent fendiller mon petit coeur. Et à côté de ça, j’ai aussi énormément beaucoup ri car l’humour est très présent dans ce livre. Bref, parfois, en l’espace de deux pages, je pouvais passer du rire aux larmes avec une facilité déconcertante. Un autre tour de force de cette auteure qui sait manier nos émotions comme pas deux.

Car ici, dans un même roman, elle va vous montrer ce que l’être humain a de plus horrible mais aussi de meilleur en lui. Oh elle ne prend pas de gants pour vous décrire les tortures subies par les galgos, et d’ailleurs, je ne lisais jamais ce livre juste avant de dormir. Quant à ceux qui seraient tentés de se dire qu’elle en fait trop.... Tapez « torture galgo » dans votre moteur de recherche et vous comprendrez très vite... Je connaissais déjà ce sujet avant de me lancer dans cette lecture, mais si vous ne connaissez pas du tout, vous risquez d’être quelque peu choqués par tant de cruauté...

A côté de cela, Lenia Major vous compte une autre réalité : ces hommes et ces femmes qui se battent  crocs et griffes si je puis dire, afin d’aider ces chiens. Les récupérer, les soigner, et les faire adopter par des familles aimantes pour une nouvelle vie. C’est grâce au personnage de Pépito que nous rencontrons tous ces gens dévoués. J’ai adoré ce personnage, et il m’a fait penser à 200% aux gens qui tenaient le refuge d’où sort ma propre chienne... Des gens qui mettent leur vie entre parenthèses pour les chiens, qui vivent chiens, qui respirent chiens et qui mangent et dorment seulement quand ils le peuvent, une fois que toutes les gamelles sont remplies et les chiens couchés...

Pépito est un personnage magique... Plus habitué aux chiens qu’aux hommes, il est souvent maladroit avec Genaro malgré son envie de bien faire, mais l’auteur l’a pourvu d’un humour mordant qui permet d’alléger considérablement notre lecture. Une fois encore, c’est parfaitement dosé. D’ailleurs, côté humour, notre adolescent n’est pas en reste, puisque Genaro m’a fait mourir de rire plus d’une fois.

J’ai aimé suivre l’évolution de ce jeune ado meurtri, qui se cache derrière une façade pour ne plus subir de harcèlement scolaire. On le voit évoluer de façon crédible, et Lenia Major sait à la perfection se mettre dans la peau et surtout les pensées d’un jeune de cet âge. Outre l’histoire des chiens, son histoire à lui est très belle, et c’est avec beaucoup de tendresse que je l’ai suivi jusqu’à la dernière page.

Et pour donner un dernier rayon de soleil au récit, nous avons Lucy, la bénévole souriante qui apprendra à Genaro que tout le monde ne juge pas sur les apparences. D’ailleurs, étant extrêmement jolie, elle va reprocher à Genaro de la juger sur son physique et lui montrer combien il est facile de ne pas aller voir derrière ces façades...

Je m’attendais à une certaine fin, mais l’auteur l’a menée de façon à ce qu’elle me mette le doute de nombreuses fois ! Excellent ! Je ne vous dirai pas ce qu’il en est au final, sachez seulement que j’ai pleuré comme une madeleine, non plus de tristesse ou de dégoût cette fois, mais bel et bien d’émotion ! Et l’épilogue est à la hauteur du reste du récit : magistral.

Bref je pense que vous pouvez ressentir à quel point cette lecture a été particulière pour moi. Car non seulement elle parle d’un sujet sensible et touchant, mais en plus le récit est construit d’une main de maître sur tous les plans, du début à la fin. Chapeau bas.

PS : pour ceux que ça intéresse de se renseigner plus avant sur les galgos, sachez que de nombreuses associations existent en France. Vous pourrez certes adopter, mais aussi aider de différentes manières, par des dons ou autres. De nombreuses associations ou refuges proposent des colliers fait main, par exemple, qui sont adaptables à toutes races de chiens. Les miens ne portent que ça. Ils sont magnifiques, et votre achat aidera des chiens secourus à manger...




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