Dis-moi si tu souris.
Auteur : Eric Lindstrom
Editeur : Editions Nathan
Parution : Juin 2016
Pages : 390
RESUME :
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Pour sceller notre collaboration officielle, Rianna et moi avons accepté une première affaire : déterminer si le mari d’une cliente a mis fin à ses jours ou si son décès est accidentel. À première vue, un jeu d’enfant ! Le hic, c’est que lorsque la victime ne se souvient plus de ses derniers instants, cela ne peut signifier qu’une chose : le prétendu suicide est en fait… un meurtre. Car croyez-moi, la mort n’est pas quelque chose qu’on oublie.
Je suis Parker, j'ai 16 ans et je suis aveugle. Bon j'y vois rien, mais remettez-vous : je suis pareille que vous, juste plus intelligente. D'ailleurs j'ai établi Les Règles :
- Ne me touchez pas sans me prévenir ;
- Ne me traitez pas comme si j'étais idiote ;
- Ne me parlez pas super fort (je ne suis pas sourde) ;
- Ne cherchez jamais à me duper.
Depuis la trahison de Scott, mon meilleur pote et petit ami, j'en ai même rajouté une dernière. Alors quand il débarque à nouveau dans ma vie, tout est chamboulé. Parce que la dernière règle est claire : Il n'y a AUCUNE seconde chance. La trahison est impardonnable.
- Ne me touchez pas sans me prévenir ;
- Ne me traitez pas comme si j'étais idiote ;
- Ne me parlez pas super fort (je ne suis pas sourde) ;
- Ne cherchez jamais à me duper.
Depuis la trahison de Scott, mon meilleur pote et petit ami, j'en ai même rajouté une dernière. Alors quand il débarque à nouveau dans ma vie, tout est chamboulé. Parce que la dernière règle est claire : Il n'y a AUCUNE seconde chance. La trahison est impardonnable.
CHRONIQUE :
(28 Juillet 2018)
Ce contemporain jeune adulte me tentait bien de par le thème abordé : la cécité. Ce genre de livres sont un peu à double tranchant, en fonction de la manière dont sera traité le sujet. Pour cette lecture, j’ai personnellement beaucoup aimé la façon dont l’auteur a choisi d’aborder le thème, en nous présentant une jeune fille forte que la vie n’a pas épargnée, une jeune fille qui a ses défauts comme tout le monde, mais aussi ses blessures et qui ne s’en laisse pas compter.
Cette jeune fille, c’est Parker, elle a 16 ans et est aveugle depuis une dizaine d’années, depuis cet accident de voiture qui lui a volé la vue, mais aussi sa mère. Mais comme la vie ne l’épargne décidément pas, Parker vient de perdre cette année son pilier, son repère : son père. Devant réapprendre à vivre sans lui, aux côtés de sa tante et de ses cousins, la vie pour Parker change radicalement, surtout lorsque la rentrée scolaire amène une mauvaise surprise : son ex-petit ami, coupable de trahison, débarque dans son lycée et a des cours communs avec elle.
J’ai adoré le personnage de Parker. La jeune fille est caustique à souhait et n’hésite pas à faire nombre de blagues vaseuses sur sa cécité, ce qui peut parfois déstabiliser son entourage. Parker cache ses blessures derrière une apparente froideur et beaucoup de cynisme. Elle provoque les gens aussi, en portant une veste pleine de badges avec des citations sur la vue, ou des bandeaux sur les yeux, qu’elles changent en fonction de son humeur. Mais si Parker est drôle et caustique, elle est loin d’être parfaite. D’un, elle instaure des règles drastiques vis à vis de sa cécité et réagit mal lorsque les gens ne les suivent pas. De deux, elle est tellement enterrée dans ses propres problèmes qu’elle en devient égoïste, sans penser que les autres aussi ont leurs soucis. Elle peut aussi parfois être d’une mauvaise fois désarmante. Bref, Parker est humaine, tout simplement.
"Aujourd'hui, j'ai choisi un foulard en soie blanche avec une grosse croix noire sur chaque œil. C'était soit ça, soit mon hachimaki avec "vent divin" écrit en kanji, mais je n'ai pas voulu embrouiller les nouveaux en envoyant un message contradictoire. En revanche, je crois que j'ai eu tort de laisser ma veste à la maison.
D'habitude, je porte une veste militaire usée dont j'ai coupé les manches, couverte de badges que mes amies m'ont offerts au fil des années. Aves des slogans du style "Oui, je suis aveugle ! Vous vous en remettrez !" ou "Aveugle, mais ni sourde ni demeurée", et mon chouchou : Parker Grant n'a pas besoin d'yeux pour lire en vous !" Tante Celia m'a dissuadée de la mettre ce matin en disant que ça déstabiliserait les anciens de Jefferson, qui ne me connaissent pas. Ils ont visiblement besoin qu'on les déstabilise."
Et ce livre va nous montrer comment la jeune fille va ouvrir les yeux, sans mauvais jeu de mots, sur certains aspects de sa personnalité, des plus plaisants, aux plus déplaisants. Comprendre qu’elle s’est enfermée dans son égoïsme sera une rude épreuve pour elle, mais certaines personnes de son entourage sauront lui secouer les puces.
Dans ce livre, c’est directement Parker qui parle, et ce choix de narration est parfait pour ce type de récit. Parfois aussi, lorsqu’elle est perdue, Parker écrit des lettres à son père disparu, pour lui demander conseil ou se réconforter.
Cette histoire est donc une tranche de vie d’une jeune aveugle, une tranche d’adolescence où l’enfant devient adulte et évolue. Bizarrement ce n’est pas ennuyant une seule seconde, l’auteur arrivant à nous trouver des actions tout le temps, notamment grâce au fait que Parker a une passion : la course à pieds. Et ce n’est pas sa cécité qui l’empêchera de réaliser ses envies.
Mais ce livre, c’est aussi une extraordinaire et magnifique histoire d’amitié...
« Ça fait un an que je t'explique ce qui n'est pas de l'amour, mais j'aurais mieux fait de te dire ce qui l'est. J'ai le parfait exemple sous le nez : j'aime Sarah. Je n'ai aucune envie de coucher avec elle, mais je l'aime comme une dingue. Je rêverais qu'on me donne la recette pour qu'elle soit de nouveau heureuse. Si un génie m'offrait trois vœux, j'en prendrais un pour ramener mon père, le deuxième pour ma mère et le dernier ne serait pas de retrouver la vue. Ce serait que Sarah redevienne heureuse comme avant. C'est ça l'amour, Marissa. Ce n'est ni de la magie ni du vaudou. C'est réel ; ça s'explique. Je peux te dire très précisément pourquoi j'aime Sarah.
J'avais plein d'amis quand j'étais petite. Mais vers huit ans, ils avaient presque tous disparu. Finalement, la petite aveugle avec une maman morte n'était plus aussi marrante qu'avant l'accident. Je ne pouvais plus jouer ni courir, je pleurais tout le temps, je renversais tout sur mon passage et je suis devenue une vraie teigne et mes amis se sont envolés les uns après les autres, jusqu'à qu'à ce qu'il n'en reste plus que deux. Bien sûr, il y en avait d'autres qui me comprenaient, qui étaient gentils avec moi. Mais ce sont les seuls qui ne m'ont pas remplacée par de nouveaux amis avec qui c'était plus facile. J'aime Sarah parce qu'elle était ma meilleure amie et qu'elle l'est restée à un moment où c'était devenu vraiment difficile. »
Ce livre est frais et très drôle et il apporte beaucoup sur le regard et les maladresses dont on peut faire preuve auprès de personnes en situation de handicap. C’est un livre intelligent et tellement émouvant qu’il se lit extrêmement rapidement. Et en même temps, il est plein d’enseignement et je pense très intéressant pour tous les ados.
Cette jeune fille, c’est Parker, elle a 16 ans et est aveugle depuis une dizaine d’années, depuis cet accident de voiture qui lui a volé la vue, mais aussi sa mère. Mais comme la vie ne l’épargne décidément pas, Parker vient de perdre cette année son pilier, son repère : son père. Devant réapprendre à vivre sans lui, aux côtés de sa tante et de ses cousins, la vie pour Parker change radicalement, surtout lorsque la rentrée scolaire amène une mauvaise surprise : son ex-petit ami, coupable de trahison, débarque dans son lycée et a des cours communs avec elle.
J’ai adoré le personnage de Parker. La jeune fille est caustique à souhait et n’hésite pas à faire nombre de blagues vaseuses sur sa cécité, ce qui peut parfois déstabiliser son entourage. Parker cache ses blessures derrière une apparente froideur et beaucoup de cynisme. Elle provoque les gens aussi, en portant une veste pleine de badges avec des citations sur la vue, ou des bandeaux sur les yeux, qu’elles changent en fonction de son humeur. Mais si Parker est drôle et caustique, elle est loin d’être parfaite. D’un, elle instaure des règles drastiques vis à vis de sa cécité et réagit mal lorsque les gens ne les suivent pas. De deux, elle est tellement enterrée dans ses propres problèmes qu’elle en devient égoïste, sans penser que les autres aussi ont leurs soucis. Elle peut aussi parfois être d’une mauvaise fois désarmante. Bref, Parker est humaine, tout simplement.
"Aujourd'hui, j'ai choisi un foulard en soie blanche avec une grosse croix noire sur chaque œil. C'était soit ça, soit mon hachimaki avec "vent divin" écrit en kanji, mais je n'ai pas voulu embrouiller les nouveaux en envoyant un message contradictoire. En revanche, je crois que j'ai eu tort de laisser ma veste à la maison.
D'habitude, je porte une veste militaire usée dont j'ai coupé les manches, couverte de badges que mes amies m'ont offerts au fil des années. Aves des slogans du style "Oui, je suis aveugle ! Vous vous en remettrez !" ou "Aveugle, mais ni sourde ni demeurée", et mon chouchou : Parker Grant n'a pas besoin d'yeux pour lire en vous !" Tante Celia m'a dissuadée de la mettre ce matin en disant que ça déstabiliserait les anciens de Jefferson, qui ne me connaissent pas. Ils ont visiblement besoin qu'on les déstabilise."
Et ce livre va nous montrer comment la jeune fille va ouvrir les yeux, sans mauvais jeu de mots, sur certains aspects de sa personnalité, des plus plaisants, aux plus déplaisants. Comprendre qu’elle s’est enfermée dans son égoïsme sera une rude épreuve pour elle, mais certaines personnes de son entourage sauront lui secouer les puces.
Dans ce livre, c’est directement Parker qui parle, et ce choix de narration est parfait pour ce type de récit. Parfois aussi, lorsqu’elle est perdue, Parker écrit des lettres à son père disparu, pour lui demander conseil ou se réconforter.
Cette histoire est donc une tranche de vie d’une jeune aveugle, une tranche d’adolescence où l’enfant devient adulte et évolue. Bizarrement ce n’est pas ennuyant une seule seconde, l’auteur arrivant à nous trouver des actions tout le temps, notamment grâce au fait que Parker a une passion : la course à pieds. Et ce n’est pas sa cécité qui l’empêchera de réaliser ses envies.
Mais ce livre, c’est aussi une extraordinaire et magnifique histoire d’amitié...
« Ça fait un an que je t'explique ce qui n'est pas de l'amour, mais j'aurais mieux fait de te dire ce qui l'est. J'ai le parfait exemple sous le nez : j'aime Sarah. Je n'ai aucune envie de coucher avec elle, mais je l'aime comme une dingue. Je rêverais qu'on me donne la recette pour qu'elle soit de nouveau heureuse. Si un génie m'offrait trois vœux, j'en prendrais un pour ramener mon père, le deuxième pour ma mère et le dernier ne serait pas de retrouver la vue. Ce serait que Sarah redevienne heureuse comme avant. C'est ça l'amour, Marissa. Ce n'est ni de la magie ni du vaudou. C'est réel ; ça s'explique. Je peux te dire très précisément pourquoi j'aime Sarah.
J'avais plein d'amis quand j'étais petite. Mais vers huit ans, ils avaient presque tous disparu. Finalement, la petite aveugle avec une maman morte n'était plus aussi marrante qu'avant l'accident. Je ne pouvais plus jouer ni courir, je pleurais tout le temps, je renversais tout sur mon passage et je suis devenue une vraie teigne et mes amis se sont envolés les uns après les autres, jusqu'à qu'à ce qu'il n'en reste plus que deux. Bien sûr, il y en avait d'autres qui me comprenaient, qui étaient gentils avec moi. Mais ce sont les seuls qui ne m'ont pas remplacée par de nouveaux amis avec qui c'était plus facile. J'aime Sarah parce qu'elle était ma meilleure amie et qu'elle l'est restée à un moment où c'était devenu vraiment difficile. »
Ce livre est frais et très drôle et il apporte beaucoup sur le regard et les maladresses dont on peut faire preuve auprès de personnes en situation de handicap. C’est un livre intelligent et tellement émouvant qu’il se lit extrêmement rapidement. Et en même temps, il est plein d’enseignement et je pense très intéressant pour tous les ados.