Le Lys Noir, Tome 1 : Faustine.
Auteur : François Larzem
Editeur : Editions Mnémos, collection Naos
Parution : Août 2017
Pages : 320
RESUME :
Héritière d’une longue lignée de justiciers masqués surnommée "le Lys Noir", Faustine de Castellac semble être la seule à lutter contre l’oppresseur. Vêtue de sa combinaison de cuir,
la jeune femme se change en une redoutable combattante. Une lame à la main, elle ne craint rien ni personne pour anéantir les plans du marquis. Mais Monzag est prêt à tout pour parvenir à ses fins, quitte à pactiser avec les forces du mal. Assistée de Giuseppe, son maître d’armes, et d’Ézéchiel, un inventeur de génie, Faustine s’apprête à affronter un adversaire autrement plus dangereux qu’elle ne l’imagine.
Car ils sont légion.
CHRONIQUE :
Cette parution de la collection Naos m’a fait de l’œil au salon de Montreuil, avec sa superbe couverture et son synopsis qui promettait un mélange de fantastique et de cape et d’épée.
Dans ce roman, nous nous situons dans une fantasy, un monde qui s’inspire plus ou moins de notre France sous Louis XIII. En revanche, ici, contrairement aux romans de cape et d’épée classiques, nous n’avons aucune référence historique réelle. Les personnages sont tous fictifs. Et accessoirement, le surnaturel s’invite, sous la forme d’un démon, notamment.
L’histoire se passe donc à Bayence, où l’empereur n’est qu’une marionnette, plus préoccupé par la drogue et les femmes que par la gouvernance de son pays. Son fils, le dauphin, semble suivre les traces de son père... Ainsi, c’est un homme de pouvoir, le marquis Monzag qui tire les ficelles, et qui fait subir au peuple une terrible oppression. D’autant que ses plans pour affermir son pouvoir ne sont guère rassurants (avec pour ingrédients de base magie noire et massacres).
« Comme les loups qui rongent leur patte prise au piège, elle tirait désespérément sur. Ses poignets ensanglantés pour se libérer des fers. Son regard était noyé d’épouvante. Le marquis lui adressa un sourire. Sa rage s’apaisait enfin. Il prenait toujours plaisir à lire cette terreur dans les yeux de ses victimes. Bientôt, il ferait trembler l’empire.
Son règne allait venir, et il serait impitoyable. »
C’est dans ce contexte qu’opère le Lys Noir, une organisation secrète ayant pour but la justice, et composée de Faustine, une fine lame, d’Ezechiel, un savant fou pas si fou, et de Giuseppe, maître d’armes et sorte de père adoptif pour la jeune femme.
J’ai vraiment beaucoup aimé cette histoire, qui, même si elle propose une base assez classique car répondant aux codes du genre (des méchants d’un côté et des justiciers de l’autre), sait tout de même sortir des sentiers battus de par l’intrusion du surnaturel, ou encore par des retournements de situation imprévus. Il y a notamment un twist dans l’intrigue auquel je ne m’attendais pas du tout, et je suis restée un peu... ahurie, tant je n’avais pas prévu ça ! Une fois la pilule avalée, j’ai continué en me demandant quelles autres horreurs cet auteur sadique allait me faire subir. Et pour ma plus grande joie, il ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Je noterai d’ailleurs que la fin est particulièrement horrible. Du style : « Nan.... C’est une blague hein ? Mais... Mais comment a-t-il osé ? ». Et maintenant il va falloir patienter pour avoir la suite... (#jaienviedetrucidercetauteur)
J’ai beaucoup aimé l’atmosphère qui règne dans ce roman, avec ce côté de cape et d’épée prégnant, mais aussi des inventions folles mais extrêmement bien trouvées. Notre inventeur de génie (Ezechiel donc) me fait un peu penser à Léonard de Vinci. D’ailleurs, l’auteur, qui est aussi dessinateur, nous offre beaucoup de schémas de ses inventions. Un vrai bonheur, qui ajoute une touche d’originalité à cette histoire déjà fort prenante. Vous voyez Q, l’inventeur dans James Bond ? Ezechiel aurait pu être son ancêtre, et Faustine se fait un plaisir de tester toutes ses trouvailles.
Du côté des personnages, il faut noter qu’ils sont charismatiques et attachants. Faustine est l’héroïne par excellence, elle sait se battre, n’a pas froid aux yeux et se met en danger plus de fois qu’à son tour. Et le trio qu’elle forme avec ses acolytes du Lys Noir est ma foi fort réussi. D’autres personnages sont vraiment touchants, et l’auteur se fera un plaisir de tous les faire souffrir. Ben oui, tant qu’à être sadique...
Autre point qui ajoute au dynamisme de l’histoire : le changement de point de vue. En effet, nous suivons les événements aussi bien du point de vue du Lys Noir que du marquis, et même que de Morgan, tierce personnage que je vous laisse découvrir.
Ici, il y a des combats à l’épée, des inventions folles, des complots, des courses poursuites, des morts. Beaucoup d’action et pas de longueurs ni de mièvreries.
« La mort frappa Bayence comme elle ne l’avait jamais fait. Ivre de corps écorchés dans des draps rougissants, elle semblait insatiable. En silence ou dans l’horreur des cris, les armes embrochaient l’innocence jusque dans les bras des mères égorgées. »
En résumé, ce fut une excellente lecture, et je suis étonnée que l’on n’en ait pas entendu plus parler. C’est un excellent Young Adult, qui offre un univers que l’on ne rencontre pas si souvent, et développé avec beaucoup de talent. Son degré de sadisme fait que nous finissons ce premier tome sur un magnifique « WTF elle est où la suite ?». Oui, sauf que même en décollant la couverture, en la passant à l’infra-rouge ou en essayent de révéler de l’encre invisible, je n’ai pas trouvé de texte caché. Du coup, obligée de rester sur ma faim. Mais où est la suite ??? Bref vous aurez compris que je suis légèrement (ben voyons) impatiente de découvrir le deuxième tome !