Requiem pour un croque-mort : Pandémonium.

Dès que j’ai vu la présentation de ce roman, je l’ai directement précommandé. Entre l’auteur que j’adore (elle a notamment écrit Zombitions, sorti chez Rebelle), la couverture splendide et le pitch, je ne pouvais qu’être attirée.
 
Ici, nous rencontrons Elena, thanatopractrice de métier et passeuse d’âme de vocation. Enfin de vocation... d’obligation plutôt. Car après une mésaventure aux enfers, là voilà qui se retrouve à travailler pour Hela, la déesse de Niflheim, ce royaume qui accueille les gens morts de vieillesse et de maladie. Mais évidemment, le nouveau talent d’Elena ne sera pas pour plaire à tout le monde dans les royaumes infernaux...
 
« - Hela ! clamé-je. Hela, Déesse des Enfers, je t’invoque !
Pas de réponse.
- Hela, s’il te plait. Je crois que je suis dans la merde, et je ne sais pas trop comment je suis arrivée là.
Silence. »
 
J’ai sincèrement adoré ce livre et ce pour plusieurs raisons. Déjà j’étais ravie de retrouver la plume d’Aurélie Mendonça, qui a réellement une très belle écriture et qui sait nous créer des personnages attachants, crédibles, humains. Par contre, il est à noter que Pandémonium verse moins dans l’humour que Zombitions, (mais il a le même dynamisme).
 
Ensuite, j’ai adoré la plongée dans le monde de la thanatopraxie, on sent que l’auteur s’est réellement documentée sur le sujet. Cela donne une atmosphère très particulière au roman, d’autant que nous faisons de nombreuses incursions aux Enfers.
 
Mais cette vie aux pompes funèbres est aussi l’occasion pour Aurélie Mendonça d’aborder assez profondément le sujet de la mort et du deuil. Je ne m’attendais pas du tout à une telle reflexion là-dessus. Pour ma part, la vie a fait que j’ai lu ce roman une semaine après les obsèques de ma grand-mère. J’ai donc perçu toute cette réflexion avec beaucoup de profondeur, et, au vu des circonstances, ce livre m’a profondément marquée. Mais pas dans le mauvais sens du terme. Je crois que je ne pouvais pas être plus dans une période appelant ce genre de réflexion. Pour moi cela a été assez particulier, mais j’ai malgré tout beaucoup aimé.
Ceci étant je vous rassure, ce n’est pas du tout lourd. Ces petites réflexions sont amenées au fil du récit, intelligemment.
 
Ensuite, on a un réel folklore sur Les Enfers. Je dis bien « les » enfers, car ici l’auteur amène toutes les divinités à se partager différents royaumes du monde des morts. Mythologie grecque, nordique ou chrétienne, tous les dieux infernaux se côtoient dans une entente plus ou moins cordiale. J’ai beaucoup aimé le fait que notre héroïne découvre cet univers en même temps que nous, ce qui fait que nous avons les mêmes informations au même moment... Sincèrement c’est passionnant à suivre, et Elena aura vite fait de faire les frais de ces divinités, et des quelques petites incursions dans ces lieux plus ou moins hospitaliers...
 
Une excellente histoire, dynamique, drôle et originale à souhait ! Un livre qui vous plonge directement dans la mort, mais de manière assez paisible parfois, dynamique d’autres, et jamais morbide ni malsain.
 
Lucifer, Lilith, Thanatos, ou encore Hela vous attendent aux Enfers... Courez les rejoindre !